mercredi 30 septembre 2009

Jour 22 Mansilla de las Mulas a Leon (18,5 km)

👿  Alerte generale  👿  Louise a des rougeurs sur les bras, sur les jambes et meme dans le visage. Ce sera operation farmacia le plus rapidement possible, au premier village ouvert.

Le ciel est couvert par de gros nuages gris fonces. Le Chemin est parallele a la route, puis directement sur l'accotement, puis on longe un chantier de construction pour une nouvelle route. C'est poussiereux et bruyant. Decidement, les grandes villes et leurs banlieues sont un milieu difficile pour les pelerins. Vers 10h00, le soleil reussit a percer les nuages et on voit un petit bout de ciel bleu. On trouve aussi une pharmacie et on achete un chasse-insectes en aerosol et un anti-histaminique pour Louise.

On arrive a Leon vers midi mais on se dirige vers un albergue trop loin du quartier historique a notre gout. Ca va nous couter un detour de 5 km  😠  On avait deja les pieds fatigues comme si on avait fait 30 km.

A l'arrivee a l'albergue, c'est le nettoyage en regle de tout le linge de Louise et ils desinfectent son sac a dos avec un produit plus performant que ce qu'on avait achete a la pharmacie.

Aujourd'hui, il n'y a aucune chance pour qu'un virus se glisse dans mon texte car mon cahier de notes etait reste dans le sac de Louise pendant la desinfection  😀 

On visite la vieille ville: la cathedrale, la Plaza Mayor, l'eglise San Isidro. Pour l'instant, on se demande si on prendra une journee de repos demain ou si on continue. On decidera les pieds reposes, selon leur etat.

On soupe dans un petit bar typiquement espagnol avec un aimable couple de Francais de la Lorraine. On en oublie l'heure mais on revient finalement a l'albergue juste avant le couvre-feu. Ouf! On n'aurait pas voulu coucher dehors!

Richard

mardi 29 septembre 2009

Jour 21 Bercianos del Real Camino a Mansilla de las Mulas (26,6 km)

Alerte aux punaises. Ce matin, Louise a encore des piqures sur les jambes. Elle les montre a l'hospitaliere qui lui dit que ce sont sans doute des piqures de moustiques mais elle va quand meme faire desinfecter le matelas par precaution. Pourquoi ca arrive toujours a Louise et pas a moi? Je commence a me sentir neglige  😀  

Hier a l'albergue, il y avait des rumeurs de pluie pour aujourd'hui... Raison de plus d'etre reconnaissant pour la magnifique temperature. Le monde est encore jaune paille et bleu azur mais on s'y habitue. Je dirais meme qu'on aime ca a present: c'est calme et paisible a la fois. Il y a peu de monde sur le chemin et on se connait maintenant a peu pres tous par notre prenom et notre origine. Quand on arrive a la hauteur de quelqu'un, nos pas s'harmonisent automatiquement. On prend des nouvelles de nos pieds, de notre destination. On echange nos impressions. Puis, peu a peu, sans vraiment qu'on s'en rende compte, on s'eloigne lentement, doucement et on finit pas se perdre de vue. C'est comme dans la vie, juste a une autre echelle...  😵

Pause. On est d'accord: ce sont les 2 meilleures poires qu'on a mangees de toute notre vie!

Il fait de plus en plus chaud alors on recherche l'ombre des platanes. On arrive a l'albergue vers 15h00. C'etait bien la plus chaude journee jusqu'a present.

Je me doutais que je devrais prendre une douche a l'eau froide un bon jour... C'est arrive aujourd'hui! Les filles (Louise, Louise et Suzanne) ont decide de faire une paella ce soir  😋  Poulet, crevettes: on a fait des envieux! Le repas était excellent meme si Fiona de Melbourne a tente d'infiltrer un morceau de brocoli dans mon assiette.  Comment a-t-elle bien pu savoir que j'adore le brocoli  😳

Richard


Commentaire

Ça devait être surement une paella au carbonara sans navet!

Sylvain

lundi 28 septembre 2009

Jour 20 Terradillas de los Templarios a Bercianos del Real Camino (24,4 km)

Il est 6h00 mais personne ne bouge dans le dortoir. Il fait sombre, les 2 fenetres sont ouvertes et il fait frais. On paresse jusqu'a 6h30! On dejeune avec Suzanne de St-Jerome et Louise de Gatineau.

Une heure et demie apres le depart, on arrive a la terrasse d'un cafe. Il y a 12 pelerins autour de 1 table pour 4. On y parle 3 langues: espagnol, anglais et francais. Le Toboggan s'occupe de la traduction espagnol-anglais, je me charge du volet francais-anglais. Ainsi, tout le monde peut participer a la conversation. C'est aussi ca le Chemin 😀

Le Chemin est plus varie aujourd'hui: villages, ville, campagne, de petites devivellations, quelques zig et quelques zag... Le vent s'est leve avant les insectes, cette fois. La temperature est ideale.

On arrete a Sahagun pour faire des provisions pour le diner. On se fabrique des sous-marins avec amour mais sans mayonnaise. On dine pres d'un arc de triomphe romain. A 14h00, on arrive a l'albergue de Bercianos del Real Camino. Il y aura un souper communautaire. On n'a qu'a apporter notre vin.

On a fait un petit bilan en marchant aujourd'hui:

On a deja fait plus de la moitie du chemin, en temps et en km. On a perdu un savon. On a perdu mais retrouve un carnet de notes. On a echange une paire de bobettes. On a garde le desir d'aller jusqu'au bout, la joie de marcher et le plaisir d'etre ensemble. On a gagne des images, des souvenirs, des rencontres avec des gens sympathiques.

On a aussi appris:

- que le vent d'est amene le beau remps mais que la pluie vient de l'ouest
- du vocabulaire espagnol mais aussi italien
- beaucoup sur la culture, la geographie et l'histoire de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Australie, de la Belgique, de la Pologne...
- que le corps humain est une machine extraordinaire qui recupere bien si on lui laisse une bonne nuit de sommeil
- qu'en Espagne, les arbres ont un devant et un arriere  😲
  Comment distinguer? Facile: les hommes vont devant et les femmes vont en arriere  😀

Merci de nous lire. Merci de vos commentaires. De notre cote, tout va bien et on continue  😀 

Richard


Commentaires

 

Bonjour, J'attendais de vos nouvelles. Je refais avec vous le chemin et vos nouvelles me manquaient. C'est quoi des bobettes ? car je ne connais pas ce terme.

alain loup72

___________

Allo Richard, Merci pour le "tuyau" sur comment reconnaitre le devant et l'arrière d'un arbre. Çà me sera sûrement très utile lors de mon petit 4 jours de trekking au Machu Pichu. Je suis bien contente que le beau temps soit de retour car çà se transmet dans tes écrits. Tu me fais tellement rire. Bonne continuation à vous deux.

Marlène

____________

Bonjour Louise et Richard, Votre route semble très joyeuse.....que d'images restera gravé dans vos ménoires.  Quel dépaysement....cela doit être bien le fun. J'apprend beaucoup à travers vos écrit qui sooujours joyeux et agréables à lire. Bonne route et bonne continuité.nt t

Lucette Giguère

dimanche 27 septembre 2009

Esprit de pieds, texte 2

Cela fait maintenant plus de 18 jours que nous, les pieds, faisons notre devoir quotidien et nous devons avouer, en toute humilite, que tout va bien. Et vous chevilles, genoux, cuisses, fesses et dos, comment allez-vous?

"Merci de prendre de nos nouvelles, nous nous portons tres bien et nous vous suivons sans peine."

Eh! le ventre, as-tu un commentaire a dire?

"Bien sur, je pense que la tete en haut ne se prive pas beaucoup et ce n'est pas ici que mon tour de taille va diminuer. Ce matin, petit-dejeuner avec cereales, yogourt, fruits, pain/muffins, confiture. Il y a toujours la pause cafe accompagnee d'une banane. Au diner, c'est plus simple. Comme il faut transporter la nourriture, c'est tres souvent du pain avec du fromage ou du jambon ou des sardines ou du pate plus une tomate et du yogourt. Toujours selon ce que la tete trouve evidemment.

Le souper est plus costaud. Hier, elle a mange du melon jaune avec jambon, genre proscuito. Mais elle avait le choix entre une soupe aux pommes de terre ou un riz aux tomates avec un oeuf. Les portions sont genereuses. Ensuite, elle a pris un biftek avec frites accompagne d'une salade mais elle aurait pu prendre du poisson ou des boulettes de viande. Naturellement, le tout arrose d'un bon vin rouge comme a tous les soirs d'ailleurs. Elle  n'oublie jamais le dessert soit un flan, une creme glacee, un yogourt ou une patisserie.

Alors vous comprendrez mon dilemme. Je voudrais maigrir mais elle mange trop bien. Au lieu de marcher, on devrait ramer."

Oh la, la! Ne dit jamais cela a la tete! Des plans qu'elle nous amene faire 800 km en chaloupe! Bon, c'est bien beau tout ca, nous, nous devons retourner a nos cailloux.

Buen camino!

Par Louise


Commentaire

Chers pieds, La tête ne nous avait pas tout dit, nous qui plaignons le ventre de se contenter de sardines. Voilà que tu nous apprends ce qui accompagne ces petits poissons et les bonnes bouffes en fin de journée. Ce n'est rien pour alléger votre tâche, pauvres pieds qui doivent supporter tous ces kilos. Vous méritez bien qu'on vous dorlote, qu'on vous masse plus d'une fois et qu'on vous enrobe de pommade. N'hésitez pas à exiger double ration. Bon courage, la tête finit toujours par s'endormir et vous accorder des heures de repos. Bonne route,

Les pieds de Patricia

Jour 19 Carrion de los Condes a Terradillos de los Templarios (26,3 km)

Des 6h00 ce matin, le dortoir bourdonne d'activites. Quelle mouche les a piques tous, c'est dimanche! Nous quittons l'albergue vers 7h30 parmi les derniers.

Le premier troncon du chemin passe directement sur la route. C'est une longue ligne droite. Puis la route tourne vers le nord mais le Chemin continue tout droit pour un autre 5 km. Toutefois, nous marchons maintenant sur les cailloux dont la taille varie de la bille a la balle de tennis en passant par la balle de golf... C'est dur pour nos pieds d'athletes! Ca se rechauffe peu a peu et les insectes se mettent a pied d'oeuvre sur nos jambes. Heureusement un vent leger se leve bientot et les chasse. On croise une route: un autre troncon de 6 km commence, toujours en ligne droite.

Cette interminable section de 16 km au total est difficile physiquement et mentalement. On a l'impression de marcher sur un tapis roulant. Finalement on arrrive a Calzadilla de la Cueza dont le nom est plus long que la rue principale  😯 

On dine. On fait une inspection des pieds: rien a signaler, tout va bien. On repart car il y a encore 6 km jusqu'a Ledigos. Ce bout de chemin est plus varie et on marche sur le sable durci, ce qui est plus confortable. On decide de continuer jusqu'a Terradillos de los Templarios, donc encore 3 km. On s'arrete au premier alberque a l'entree du village.

Vivement la douche maintenant, pour enlever toute la poussiere accumulee au cours de la journee. Il y a un restaurant dans l'albergue: on ne s'eloignera pas beaucoup ce soir.

Richard 

samedi 26 septembre 2009

Jour 18 Fromista a Carrion de los Condes (21,2 km)

Le petit dejeuner europeen etait offert a l'albergue. J'ai tente d'expliquer a mes voisins de table, des Toboggans (c'est bien comme ca qu'on nomme les habitants de Trinidad et Tobago?), les plaisirs de l'hiver. Je pense que je n'ai pas marque beaucoup de points! Quand on est sorti de l'albergue, il y avait plein d'etoiles dans le ciel  😲

Toute la journee, le Chemin est parallele a la route P-980 et la longe de pres. Pas de montee, pas de descente, peu de courbes a droite, encore moins a gauche. Le paysage est jaune paille et bleu azur avec quelques points de couleur qui passent a notre gauche a 100 km/h. Mere Nature a utilise ses meilleurs ingredients et s'est encore une fois surpassee pour nous offrir une meteo qui ravit tous les marcheurs. Que dire de plus de cette journee plutot... uniforme? "Tu Ne Douteras Point, Pelerin".

Hier soir, Louise a oublie son carnet de notes dans un cafe  😖  C'est un cadeau de son amie Denise, alors il a une valeur sentimentale +++. C'est la que Louise redige les brouillons de ses chroniques. Il faut dire qu'elle les mijote lentement, doucement, avec tendresse avant de vous les livrer sur le blog. Vous voyez donc le drame! Heureusement, Consuelo de Cadizzz est a notre albergue. C'est une petite Espagnole toujours joyeuse et toute souriante. On se cotoie depuis plusieurs jours. Elle est tres sympathique et nous a deja servi d'interprete. Louise lui demande donc son aide mais Consuelo a beau remuer ciel et terre, l'Espagne est un pays qui n'ouvre pas avant 9h30-10h00. Louise a donc du faire un "X" sur son carnet  😵  Ici, une petite question merite reflexion: commment a-t-elle pu y faire un "X" si elle l'avait perdu?  😵  Revenons a l'histoire... Moins de 15 minutes apres notre depart de l'albergue, Louise a besoin de fouiller dans son sac-bedaine et... tada... le carnet  😯  Il faudra que j'explique a Consuelo ce que signifie l'expression "chercher en femme" la prochaine fois que je la verrai.

En consultant les bornes kilometriques, Louise a calcule que nous marchions ce matin a 5 km/h. J'ai donc voulu savoir notre consommation. Avec au moins une bouteille de vino par soir, ca nous donne 350-400 ml par personne par jour. Considerant qu'on marche 20-25 km par jour, on obtient une consommation de 1,5-2,0 litres au 100 km. Pas mal, hein  😀 

Richard


Commentaires

Bonjour mes enfants, Je constate que vous faites un très beau voyage. J'espère que ça va continuer comme ça a commencé. Profitez de ce très beau moment, j'ai très hâte de vous revoir.

Eddy

PS - Lyne salue les Tobbogans :)  Nous somme à ma maison (Amélie) et nous faisons lire votre blog à grand-papa. Nous allons lui imprimer tous vos textes cet après-midi.

Amelie

____________

Bonjour Louise, Tu as été plus chanceuse avec ton carnet de notes que moi avec mon soutien-gorge que j'ai perdu dans la montagne entre Galéria et Girolata en Corse. Question: commencez-vous à avoir du lousse dans vos pantalons avec tous ces kilomètres que vous marchez et les sardines que vous mangez ?

Patricia

vendredi 25 septembre 2009

Jour 17 Castrojeris a Fromista (26,1 km)

Quand on est sortis de l'albergue ce matin, il restait encore quelques etoiles... Je ne sais pas si c'est la creme de la farmacia achetee la veille ou son effet placebo mais tout a demarre au quart de tour, ce matin.

Des la sortie du village, on a droit a une montee de 100 m. Au sommet de la colline, la vue est saisissante sur Castrojeris et les premiers rayons roses du soleil se pointent a l'horizon. L'ascension se faisait facilement mais la descente est directe et beaucoup plus raide. Est-ce un dernier pli dans la meseta? De l'autre cote, c'est a nouveau la plaine et ses champs cultives. Ici, les tournesols ont ete recoltes. La temperature est ideale et nous avancons rapidement. A l'heure de la pause cafe, on se demande meme si on l'a suffisamment meritee. On juge finalement que oui  😋 

Un vent leger a chasse tous les insectes. On apercoit deja Boadilla del Camino a l'horizon. Louise mise 30 minutes, il nous en faudra 45. Apres avoir avale 20 km, il est temps d'aller diner. Il reste 6 km avant Fromista, notre destination de la journee. Les 5 derniers km sont presque rectilignes et suivent un canal d'irrigation borde de quenouilles. C'est rafraichissant. Il n'est que 14h30 quand on traverse l'ecluse a l'entree de Fromista.

On a marche aujourd'hui dans des conditions ideales: le soleil et sa chaleur, un vent leger, les bobos disparus... Une journee parfaite  😀  On est moins fatigues apres 26 km qu'hier apres 20!

Je terminerai simplement en citant cet epitre de St-Jacques-la-Mecque aux pelerins:

Pelerin, il est juste et bon que tu marches vaillamment sur les routes menant a Compostelle.
Tu t'y emploieras ardemment au salut de ton ame eternelle.
Mais, en verite je te le dis, il est vain de marcher trop prestement le matin.
En effet, souvantes fois, il faudra que tu attendes ta femme sur le chemin.

Buen Camino!  
😀

Richard


Commentaires

Salut à vous deux. Bravo. Justement je voulais écrire cet épitre depuis longtemps mais j’attendais la preuve ayant vécu quelques marches aussi. Bonne route.

Serge

___________

Bonjour, Toujours aussi courageux malgré cette ampoule. C’est bien. Courage, la Meseta est longue… C’est l’endroit que j’ai le moins apprécié. Mais j’ai eu la chance de n’avoir aucun ennui pour marcher sinon la lassitude car à ce moment là, je marchais seul… Profitez du beau temps. Ultreïa.

Loup72

___________

Bonjour à vous deux ! Ne lâchez pas, vous êtes une véritable source d’inspiration !!!! Je vous envoie des ondes positives pour éloigner les 50 watts et autres. Bisous,

Amélie

jeudi 24 septembre 2009

Jour 16 Hornillos del Camino a Castrojeris (19,7 km)

Hier, on a achete des provisions de dejeuner a la boutique "Aria 469 km". C'est la distance qui nous separe encore de Santiago. On aura donc parcouru, a la fin de la journee, plus de 350 km!

Ce matin, j'ai trouve le boxer qui me sert de pijama, dans le bol de toilette  😲  Je ne peux pas vous expliquer comment c'est arrive car il faudrait beaucoup de mots et encore plus de gestes! J'ai donc lave mon boxer et je l'ai epingle sur mon sac a dos pour le faire secher en marchant. Je porterai donc aujourd'hui, une cape bleu ciel. Si CNN annonce que Super-Richard a ete apercu en Espagne, vous l'aurez appris ici avant tout le monde!

Nous marchons maintenant sur la meseta, ce grand plateau espagnol a 800-850 m d'altitude. Nous en avons pour plus d'une semaine. On peut s'attendre a des journees plus chaudes et a des nuits plus froides.

Nous avancons le long de champs de ble coupe et de tournesols seches. Le soleil a rechauffe l'air et les insectes sont de retour. Nous arretons a la terrace d'un cafe a Hontanas au moment ou les cloches de l'eglise sonnent 10 coups. C'est notre traditionnelle pause cafe. Nous cherchons l'epicerie pour preparer le diner mais il n'y a rien, contrairement a ce qu'annonce Miam Miam Dodo. Cette supposee bible des pelerins me decoit de plus en plus  😠 

Le Chemin se poursuit maintenant directement sur la route. Nous marchons a l'ombre de grands peupliers de Lombardie. Nous arrivons aux ruines du couvent San Anton. La route passe sous les arches!

A 3 km de Castrojeris, nous apercevons la ville et son chateau, notre terminus pour aujourd'hui. En ville, nous trouvons une epicerie et nous dinons sur la terrace de l'albergue municipal, directement sur la Plaza Mayor.

Apres le diner et les travaux menagers, on se paie notre premiere sieste. Il est 16h00 et il fait 28 degres a l'ombre, selon le thermometre de la pharmacie.

Aujourd'hui, j'ai marche avec 2 orteils "tapees" et une jambe raide. Une fois rechauffe, ca va relativement bien. Quant a Louise, elle est en pleine forme depuis qu'elle s'est debarassee de ses punaises de lit.

Nous dinons avec Monique de Morin Heights a "La Taverna". C'est vraiment excellent et en prime, le serveur parle francais!

Richard


Commentaire

Bonjour Louise et Richard, Richard tu es vraiment un conteur né. Tes histoires sont drôles et bien rédigées. Tu parle d'une histoire de boxer. Je vais surveiller les nouvelles oh ca où. Vous tenez la route et je trouve que vous lire est très agréable. On a l'impression d'être avec vous. On dirait que la nourriture devient un but fixe.......soit d'en trouver. Bye à plus.

Lucette Giguère

mercredi 23 septembre 2009

Jour 15 Burgos a Hornillos del Camino (20,5 km)

L'avantage des viles c'est qu'on y trouve des epiceries. On a donc eu un excellent dejeuner a l'albergue. On quitte a 7h30. Il fait 13 degres et les tours de la cathedrale sont dans le brouillard.

Il nous faut presqu'une heure pour sortir de la ville. Le sentier est maintenant une route etroite en terre battue dont la plus grande qualite est d'etre SECHE. Le brouillard s'est epaissi. Nous suivons les fantomes des pelerins qui sont partis quelques minutes avant nous, ou serait-ce quelques siecles... 👻 

A Tardajos, on arrete pour la pause cafe. Il y a un marche sur la place et Louise achete une tomate et des fruits pour le diner. Je dois m'occuper de mon ampoule du petit orteil qui est bien rendue a 50 watts maintenant. La relance est penible mais apres 500 m, ca va mieux. A Rabe de las Calzadas, le soleil brille et il fait enfin chaud.  C'est l'Espagne qu'on esperait  😎  Tout va bien! Au milieu de la plaine agricole, on decouvre un oasis d'arbres avec une fontaine et des tables de pique-nique. On decide de s'y installer pour diner. Suzanne de St-Jerome nous rejoint.

La relance est encore plus difficile que celle du matin. Encore une fois, il faut du temps avant que ca rentre dans l'ordre. Au moins, il fait chaud. Par contre, il y a maintenant des nuees d'insectes. Si Louise a des piqures ce soir, il faudra chercher les coupables dans ces champs. Nous decouvrons Hornillos del Camino au fond d'un vallon. Nous y serons en 30 minutes. Il reste quelques places a l'albergue mais bientot les pelerins sont rediriges vers la mairie ou des matelas sont ajoutes.

A 16h00, les travaux menagers sont completes, les douches sont prises, le blog est redige et on flane au soleil. Louise pose alors LA question et je cite textuellement: "On va-tu prendre une marche?" PRENDRE UNE MARCHE?  On n'a fait que ca tout la journee! Mais j'ai toujours le dernier mot: "Oui, Cherie". Apres a peine 2 heures de repos, on est prets a repartir! Malades, vous dites  😂 

Richard

mardi 22 septembre 2009

Jour 14 San Juan de Ortega a Burgos (27,4 km)

On ne peut pas dejeuner au monastere, faute de provisions. On sort donc des 6h50. Il fait encore une nuit d'encre et il n'y a pas la moindre etoile, ce qui n'est pas de bon augure.  Impossible d'avancer sans la lampe frontale.

On entre dans la foret de pins, ca sent bon ce matin. On traverse 2 villages mais rien n'est encore ouvert, contrairement a ce qu'annoncait notre guide Miam Miam Dodo. A Atapuerca, on se resigne a ouvrir une boite de sardines. Il fait froid et le ciel est tres menacant. Pour contrer la loi generalisee de Richard, on attache les impermeables aux sacs a dos. Ca monte ensuite raide par un chemin extremement rocailleux jusqu'a une grande croix de bois. On prend une photo. En redescendant, on apercoit deja Burgos a 18 km. On prend le chemin qui passe par les 3 villages Riopico. Pause cafe con leche. En repartant, je me decouvre la plus mignonne ampoule ronde et joufflue, au petit orteil gauche. Elle est presque aussi grosse que l'orteil lui-meme. Je m'en occupe, on repart, ca va mieux.

Il fait maintenant un temps splendide. Les impermeables ont sans doute fait fuir la pluie. A l'aeroport de Burgos, on a une discussion a savoir si on passe par le sud, le long de la riviere, ou par le nord et le centre industriel. Comme d'habitude, j'ai le dernier mot: "Oui, Cherie". On passera donc par le nord et Villafria car Louise veut prendre l'autobus. Au moment de payer, le chauffeur me dit que c'est gratuit pour les pelerins. En descendant  au centre-ville, on a gagne 2 heures et sauve 7 km. On utilisera ce temps pour secher le linge d'hier et desinfecter le sac de couchage de Louise car elle est maintenant certaine d'avoir des punaises de lit a bord  👿 

On s'inscrit a l'albergue municipal de Burgos. C'est l'albergue le plus moderne, le mieux organise et, a 3€, le moins cher aussi, qu'on a eu jusqu'a present. On est situe a peine a 100 pas de la cathedrale. Apres les travaux usuels, on part visiter la ville... a pied. Normalement, il y a un rabais pour les pelerins qui visitent la cathedrale mais aujourd'hui, il semble que c'est gratuit pour tout le monde. Cette cathedrale est vraiment exceptionnelle! Quelle richesse  😲  La Playa Major est aussi jolie et il y a plusieurs parcs avec de la verdure.

On a fait les courses: provisions pour le dejeuner, piles pour la lampe frontale, savon (le precedant ayant prefere demeurer a San Juan de Ortega), huile d'eucalyptus (la bouteille offerte par Yves etant maintenant finie)...

On soupe a la truite et on rentre se coucher car la journee a ete longue. On espere que la nuit va calmer les muscles endoloris et aider l'ampoule a guerir mais surtout que Louise s'est debarassee de ses punaises.

Richard


Commentaires

Salut Louise et Richard, Une chance que vous avez votre courage, je trouve que vos sardines ne doivent pas être très appétissantes après une longue marche... Courage la dinde sera au rendez-vous à Noël!!!!!!!!  Je vous envoie du soleil en pensée. Bye.

Lucette Giguère

____________

Bonjour à vous, Je vois que malgré la pluie vous avancez bien. Vous avez raté la zone industrielle de Burgos (rires) et c'est mieux ainsi. Continuez ainsi car la pluie du matin n'arrête pas le pèlerin. Ultreïa mes amis jacquets

loup72

___________

Bonjour Louise et Richard, Serge a vérifié la météo et ils annoncent du soleil et de la chaleur jusqu`à mardi dans la direction où vous allez. Bon courage.

Patricia Boivin

____________ 

Hummm des puces !! Bonne chance !!! Bisous à vous 2 de nous 2

Chantal & Simon

 

lundi 21 septembre 2009

Jour 13 Belorado a San Juan de Ortega (24,4 km)

Hier soir, sur une terrasse, nous avons croise Elizabeth de Bruxelles et ses 2 amis Polonais. On s'etait perdus de vue a Zurini, il y a plus d'une semaine. Grosses bises et mise a jour des potins. Ils s’arretent a Burgos pour retourner a la dure realite de ceux qui doivent gagner leur pain quotidien.

On a soupe avec Rachelle de Huberdeau et sa soeur Helene de St-Ignace-de-Loyola. On se croise regulierement 3-4 fois par jour depuis Hounto, a notre premiere journee de marche. On s'est raconte nos bons moments et on a beaucoup ri. Elles aussi arretent a Burgos. Elles continueront peut-etre une autre annee.

___________

Les Noirs ont envahi le royaume des cieux pendant la nuit et il pleut. Le seul rayon de soleil, c'est le petit dejeuner europeen prepare par Agnes et Peter, nos hospitaleros suisses. Au moment du depart, ils nous arretent, on forme un cercle avec un autre pelerin et ils nous chantent une chanson sur le chemin de Compostelle. C'est tres emouvant dans les premieres lueurs de l'aube! Ils ont deja marche a Santiago depuis leur village dans le canton d'Uri. Dans 10 jours, ils terminent leur mandat et prendront l'autobus pour Santiago. Ils comptent regagner la Suisse a pied. Il leur faudra certainement quelques annees car ils ont facilement 75 ans, les jeunots!

Quand on commence le chemin, il ne pleut plus mais il y a de la boue partout. Finalement, c'est moins penible qu'anticipe. Est-ce qu'on s'habituerait? On arrete a une fontaine pour remplir les bouteilles. Nous avons les jambes couvertes de boue... dire qu'il y en a qui paient pour ca  😳  Plus loin sur le chemin, on voit un magnifique arc-en-ciel. C'est etrange mais c'est justement a ce moment, sous un ciel bleu limpide, que la pluie recommence a tomber.

A Villafranca Montes de Oca, on s'arrete pour un sandwich et on achete 2 boites de sardines a 2 fois le prix  👿  Il reste encore 12 km. On monte de 350 m assez rapidement dans une foret de chenes puis de pins. Ca sent tres bon. Les 5 derniers km sont franchement penibles: on est dans une exploitation forestiere, il vente, il pleut, il fait froid. On arrive au monastere San Juan de Ortega sous une pluie battante.

On nous offre la traditionnelle soupe a l'ail, c'est chaud et delicieux, ca remonte le moral. Dans le cloitre, on joue des arias de Bach, c'est divin  😇 

On visite l'eglise du monastere qui renferme plusieurs gisants ainsi que le tombeau du Saint fondateur. On soupe avec Jacques et Christiane de Mont-Tremblant, puis dodo dans l'ancien dortoir des moines.

Richard


Commentaires

Bonjour à vous deux, Je suis votre périple avec beaucoup d'intérêt et j'ai parfois l'impression d'être avec vous. Il m'arrive de sympatiser avec vos pieds  😀  Ce matin (22 septembre) je me suis levée tôt comme à l'habitude et je suis sortie dehors, comme à l'habitude et j'y ai vu un magnifique arc en ciel  😳  ... C'est peut-être le même que vous !!?? En tout cas on peut faire semblant et sentir comment nous sommes tous reliés par la même énergie. Bonne route,

Martine

____________

Bonjour à vous deux! Vous semblez aller bien. C'est génial de pouvoir vous suivre via Internet. Hier soir, je suis allée voir les grands explorateurs: Les chemins de Compostelle. Je me suis même procuré son livre. J'ai vu la fameuse fontaine d'eau et de vin ainsi que le monastère où vous dormez. Je vous assure que j'irai à mon tour dans un avenir pas si lointain. Continuez de nous partager votre aventure. Bonne route!

Marie-Josée

__________

Allo! Juste un petit mot pour vous donner des nouvelles du Québec. Tout le monde se porte bien...on vous suit régulièrement dans votre périple. Bravo, vous êtes très courageux; ça semble bien se passer pour vous; lâchez pas, on est tous derrière vous en pensée... bonne route à vous deux.

Lyne

dimanche 20 septembre 2009

Esprit de pieds

J'ai deja entendu quelque part, que sur le chemin de Compostelle, notre esprit et nos pensees s'envolent et, en meme temps, s'approfondissent    Mais toutes ces belles envolees tombent completement vers nos pieds s'ils sont blesses et qu'ils ont mal.

Voici les reflexions de mes pieds.

Un matin, la tete en haut a decide d'aller prendre une marche d'environ 17 km. Bon, un peu douloureux pour nous mais nous sommes restes au repos quelques jours. Et la tete a recommence ainsi a chaque semaine.

Un beau jour de septembre, la tete en haut nous annonce que nous partons pour un periple de 800 km, a pied, par monts et par vaux, en Espagne. Non mais, ca va pas la tete en haut  😳  C'est nous qui devrons porter tes 70 kg plus les 9 kg de barda. As-tu demande aux chevilles, mollets, genoux cuisses, fesses et dos? Comme nous n'avons pas le choix d'y aller et comme tu auras besoin de nous, nous allons convenir des points suivants:

- De bonnes chaussures, bien cassees, nous porterons
- Des chaussettes coussinees et bien seches, tu nous mettras
- De la creme, a tous les jours, tu appliqueras
- Des massages, journalierement, nous feras
- Chevilles, mollets, genous, fesses et dos en seront tout gaga
- Des pauses, regulierement, tu feras
- De notre bonheur tu beneficieras
- A Santiago de Compostelle, ensemble nous irons


Et c'est le depart. La tete en haut, en toute hate, decide de marcher d'un bon pas. Oups, le coeur, cet oublie, se met a battre tres fort. Ralentissimo. Il n'y a pas de presse. On a le temps et tous ne s'en porteront que mieux.

La premiere etape, pas trop longue, se passe assez bien. A la deuxieme, vers Roncevalles, toutes les regles sont respectees mais nous sommes quand meme courbatures et fatigues. Se relever d'une chaise est penible.

Apres 5 jours de ce regime, le dos, les fesses et les cuisses se sont endurcis. Les mollets et nous, les pieds, travaillons encore tres fort. C'est un beau travail d'equipe.

La tete en haut se sent plus legere. Elle est perdue dans ses pensees et nous suivons le sentier heureusement bien balise. Il n'y a plus d'urgence, le chemin nous mene et nous sommes toujours etonnes du chemin parcouru. Ouch! Alerte genou. Ca allait trop bien, le pas se faisait trop long et la tete en haut est descendue de son nuage pour en prendre soin et ralentir.

Apres 10 jours, nous nous sommes tous endurcis. Meme le poid de la vase ne nous derange pas. Nous avons fait bien attention ou nous poser pour ne...  Oh la la! quelle debarque ! Desoles les copains. Personne n'a mal? Le dos et les fesses, ca va?  😃  On continue mais pas trop longtemps car les souliers et les chaussettes sont detrempes et gare aux ampoules.

Louise


Commentaire

Bravo Louise, J'ai bien aimé ton exposé sur les pieds. Quelle envolée! Sans eux, on ne ferait pas grand chose. C'est une bonne idée de signer vos textes.

Patricia

Jour 12 Grañon a Belorado (16,5 km)

La nuit a ete dure car le pauvre matelas avait fort a faire pour cacher la durete du sol. Il y a un dejeuner communautaire a 7h00. On a donc fait la grasse matinee pour la 2eme fois en quelques jours  😃  Je soigne ma 25 watt et, a 8h00, on quitte l'albergue. Il fait deja clair et la temperature est plus chaude qu'au cours des derniers jours.

Le ciel est couvert de gros nuages noirs. Il y a seulement une petite tache blanche a l'horizon et on ne sait meme pas si c'est dans la bonne direction. Au fil des km, les Blancs prennent peu a peu le dessus. Mais les Noirs effectuent une remontee spectaculaire et il commence a pleuvoir. Heureusement, grace a la defensive etanche des Blancs, ca ne dure pas longtemps. A 10h00, la partie est jouee. Les Blancs s'envolent avec la victoire et laissent derriere eux un beau ciel bleu.

Le genou de Louise fonctionne maintenant tout a fait normalement. Elle a par contre trouve quelques piqures sur ses jambes. On soupconne des passagers clandestins  👿

Les nuages noirs reviennent peu a peu. A midi, on arrive a Belorado. On dine sur la grande place devant l'eglise avant d'aller s'enregistrer a l'albergue paroissial. Il est tenu par un couple de Suisses extremement sympathiques qui nous offrent du the et des biscuits. On profite de l'apres-midi pour visiter la ville qui compte plusieurs restaurants, des cafes et des boutiques.

Encore aujourd'hui, il y a plusieurs Quebecois en ville!

Richard

Commentaire

Bonjour à vous deux, Comme je peux voir tu es toujours très poétique! Je suis allé aux Grands Explorateurs hier et le sujet était Compostelle. J'ai pu voir notamment la fontaine à vin. Continuez à garder votre bonne humeur jusqu'à la fin!

P.S. 1 J'ai conservé la facture du GPS au cas ou tu voudrais l'échanger pour un modèle qui conviendrait davantage à tes besoins.

P.S. 2 Tu dois avoir un bon nombre de péchés d'expier à ce moment.

Sylvain