Vendredi matin, on quitte Baton Rouge pour poursuivre notre trajet vers l'ouest, jusqu'à Lake Charles, presque à la frontière du Texas. Déjà après quelques km à peine, les forêts ont remplacé les champs de cannes à sucre. On suppose que le terrain n'est plus propice à la culture et que c’est le début des bayous. C’est bientôt confirmé car, tout de suite après Bayou Maringouin, on se retrouve sur 30 km de route absolument rectiligne posée sur des pilotis de béton. Le travail Le budget
A Lafayette, on s'arrête au Acadian Cultural Center. La visite débute par un film de 40 minutes qu’il ne faut absolument pas manquer, portant sur l’histoire tragique des Acadiens. C’est tellement bien fait que ça passe en un clin d’œil. Les expositions sont aussi très intéressantes et surtout moins tristes car c'est traité avec beaucoup d’humour et de bonne humeur. Petite déception: malgré la vocation du lieu, au Acadian Cultural Center, on ne parle pas un seul mot de français
Juste à côté, il y a Vermilionville. C’est un autre village historique avec quelques animateurs-artisans en costumes d’époque qui nous parlent de leur métier respectif souvent disparu, comme par exemple, l'expert en bousillage (je vous laisse chercher un peu ). Bien sûr, les bâtiments sont intéressants mais c’est surtout la situation dans le bayou qui ajoute un cachet particulier au village. Louise réussit à trouver une vieille dame qui parle français avec un accent tellement cajun, un vrai délice, presque la Sagouine
On s'installe au Sam Houston Jones State Park. Il y a de beaux grands arbres et beaucoup d'eau... évidemment puisque c'est la nature de la région. En se rendant à notre site, on croise un troupeau de 4-5 chevreuils Le camping doit être vieux car les services sont souvent installés sur le mauvais côté du site, ce qu'on n'a pas du tout vérifié. Résultat, le boyau d'eau est trop court et il manque un bon 5-6 pieds même en passant sous le camion. Constatant cela, et sans même qu'on ait à le demander, un voisin arrive avec un boyau pour nous aider. Ils sont vraiment aimables, les Louisianais
Samedi matin, on quitte le camping avec une température plutôt fraîche de 14-15o: ça va être confortable aujourd’hui. On prend une petite route qui mène jusqu’au golfe du Mexique. On traverse des bayous et des paysages qui ressemblent beaucoup aux Everglades. Arrivé à Holly Beach, je stationne le camion sur la plage. On sort l’auvent, les nattes, les chaises, les livres et… les verres Comme ils disent ici, laissez les bons temps rouler. Au milieu de l’avant-midi, on a droit à un ballet aquatique de toute beauté, gracieusement offert par la troupe locale de… dauphins.
En après-midi, on prend la route 82 pour Abbeville. C’est la route qui longe le golfe de plus près; malgré tout, elle en est encore trop loin pour qu’on puisse voir la mer. L’architecture est cependant remarquable: les maisons mobiles, les maisons en planches, les maisons en briques, les écoles, les bureaux de poste… bref, absolument TOUS les bâtiments sont juchés sur des pilotis de 12-15 pieds de haut
Il n’y a pas de state park dans le coin alors on s’installe au Abbeville RV Park. L’endroit est superbe et tranquille mais il n’y a pas de douche! Remarquez que pour 20 $, on ne peut pas espérer le Château Frontenac. En soirée, en prenant une marche, on aperçoit notre premier tatou (ou armadillo?) gros comme un raton-laveur.
Dimanche sera une belle journée: ensoleillé, dans les 28o. On s’arrête d’abord à Avery Island pour visiter l’usine McIlhnny, où toute la sauce Tabasco du monde est fabriquée. En effet, une seule usine produit la célèbre sauce même si les piments sont cultivés sur place et en Amérique latine. Évidemment, l’usine ne fonctionne pas le dimanche mais la visite est quand même disponible et on peut aussi goûter les différentes sauces, des chilis, des boissons gazeuse et, aussi surprenant que cela puisse paraître, de la crème glacée… et elle est bonne De sorte que je sortirai de cette visite la gueule en feu et le cerveau gelé… Certains appellent ça le bonheur
Juste en face, il y a les Jungle Gardens, un magnifique parc à l’aspect naturel où l’on peut marcher sous des arbres centenaires couverts de mousse espagnole, en longeant les bayous, en croisant des aigrettes blanches dont c’est un sanctuaire de nidification. Il y a aussi un petit temple avec une statue de Bouddha vieille de plus de 2,000 ans.
On se rend ensuite à St-Martinville, visiter l’église St-Martin-de-Tours, l’une des plus vieilles églises catholiques de Louisiane, construite dans les années 1850. Juste derrière, il y a un parc, et dans ce parc, il y a le chêne d’Évangeline, l’héroïne de Longfellow.
À la sortie nord de la ville, il y a aussi un state park dédié à Longfellow-Évangéline, la plus grosse industrie de la ville, semble-t-il! On y retrouve un petit musée acadien et la maison de Pierre Olivier un riche planteur de cannes à sucre, du moins jusqu’à ce qu’éclate la guerre de Sécession qui allait le ruiner... Dure époque Puisque nous sommes seuls à la visite guidée, nous avons droit à une guide qui parle très bien français. Ça tombe bien puisque, contrairement aux autres visites, Louise a beaucoup de questions à poser
On s’installe au Lake Fausse Pointe State Park pour 2 nuits. Il y a 7 sites occupés sur une possibilité de 50. On ne se pilera pas sur les pieds! Ce soir, on soupe aux crevettes... Menoum! Demain, si la température le permet, il y a plusieurs sentiers de marche à explorer et on peut louer des bateaux ou des kayaks. Mais la météo ne s'annonce pas très réjouissante… On verra bien...